- monastère
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• XIVe; lat. ecclés. monasterium, du gr.1 ♦ Établissement où des moines vivent isolés du monde. Les monastères du mont Athos.2 ♦ Établissement où vivent des religieux, des religieuses appartenant à un ordre quelconque. ⇒ cloître, communauté; abbaye, chartreuse, commanderie, couvent, ermitage, laure, prieuré. Église, cloître, salle capitulaire, réfectoire d'un monastère. Cartulaire d'un monastère. S'enfermer, se retirer dans un monastère. — Par ext. Monastère de lamas, de bonzes. ⇒ bonzerie, lamaserie. Monastère indien. ⇒ ashram.Synonymes :- abbaye- cloître- couvent- moutiermonastèren. m. Lieu, groupe de bâtiments habité par des moines ou des moniales.⇒MONASTÈRE, subst. masc.A. — Institution chrétienne regroupant des moines ou des moniales qui vivent sous une même règle, généralement dans la claustration. Fonder un monastère. Sans parler de S.Antoine, père des Cénobites, de S. Paul, premier des anachorètes, de sainte Synclétique, fondatrice des monastères de filles; sans nous arrêter à (...) la règle de S. Benoît, qui réunit la plus grande partie des monastères occidentaux (CHATEAUBR., Génie, t.2, 1803, p.384). À la condition que le monastère soit absolument volontaire (...), je considérerai toujours la communauté claustrale avec une certaine gravité attentive (...). Le monastère est le produit de la formule: égalité, fraternité (HUGO, Misér., t.1, 1862, p.617):• ♦ ... il fallait (...) créer, pour que cet idéal [prêché par Jésus] fût réalisable, des mondes fermés, des monastères, où la pauvreté (...) l'obéissance et la chasteté fussent rigoureusement pratiquées.RENAN, Marc-Aurèle, 1881, p.241.B. — P. méton.1. Ensemble des moines ou des moniales regroupés dans un monastère. Les (...) abbayes étaient défendues, en cas de guerre, par des (...) seigneurs laïques (...). L'abbé et le monastère choisissaient ces défendeurs de leur église et de leurs terres (LENOIR, Archit. monast., 1852, p.86). Cet étonnant couvent d'Unterlinden, près de Colmar, où, au treizième siècle, ce n'était pas une, deux nonnes, c'était le monastère tout entier qui surgissait, éperdu, devant le Christ dans des cris de joie (HUYSMANS, En route, t.1, 1895, p.108).2. Bâtiments où réside une communauté de moines ou de moniales et où s'exerce son activité. Ancien, grand, vieux monastère; l'abbé, l'abbesse, le supérieur du monastère; bâtir un monastère; se retirer dans un monastère. Monastères célèbres, (...) cachés au sein des forêts antiques, (...) foyers de la civilisation chrétienne du pays, et qui devaient pendant bien des siècles encore offrir un inviolable sanctuaire à la science, un asile doux et sûr aux âmes avides de repos et de prière, et une hospitalité sans bornes aux nombreux pélerins (MONTALEMBERT, Ste Élizabeth, 1836, p.180). Je me suis demandé si je pourrais frissonner pendant vingt années dans un monastère pour l'amour de Dieu (GREEN, Journal, 1946, p.69).— P. anal. M. Hodgson découvrit dans les monastères du Népal les monuments primitifs du buddhisme [sic] indien (RENAN, Avenir sc., 1890, p.134).— P. métaph. La réflexion, le jeu, l'invention, ce sont encore des monastères (ALAIN, Propos, 1910, p.86).Prononc. et Orth.:[
]. Att. ds Ac. dep. 1694; 1694 et 1718: monastere. Étymol. et Hist. 1279 (EWALD, p.231); ca 1350 (GILLES LI MUISIS, Poésies, éd. Kervyn de Lettenhove, t.1, p.145). Empr. au b. lat.
«monastère» (mil. Ve s.), gr.
«résidence solitaire» d'où le terme eccl. «monastère», dér. de
«être seul, vivre seul». Fréq. abs. littér.:1135. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 2431, b) 1619; XXe s.: a) 1788, b)808. Bbg. RICHARD (W.) 1959, p.80.
monastère [mɔnastɛʀ] n. m.ÉTYM. Déb. XIVe; lat. ecclés. monasterium, du grec monastêrion.❖1 Établissement où des moines (au sens strict) vivent isolés du monde. || Monastères de bénédictins, de trappistes. || Monastère du mont Cassin, du mont Athos.2 Cour. Établissement où vivent des religieux, des religieuses appartenant à un ordre quelconque. ⇒ Cloître, communauté (supra cit. 6), couvent, moutier (vx). — REM. Pour la différence entre monastère et couvent, → Couvent (cit. 1). — || « Monastère est un terme générique comprenant les abbayes, prieurés, commanderies, chartreuses, couvents et ermitages » (C. Enlart, in Grande Encyclopédie Berthelot). || Église, cloître, salle capitulaire, réfectoire, chauffoir, dortoirs, celliers d'un monastère. || Monastère dirigé par un abbé. ⇒ Abbaye. || Monastère grec, dirigé par un archimandrite. || Fonder un monastère. || Développement des monastères au moyen âge. || Chartes, cartulaire d'un monastère. || Pitancier, cellérier d'un monastère. — S'enfermer, se retirer dans un monastère (→ Hiéronymite, cit.).1 On ne peut nier qu'il n'y ait eu dans le cloître de très grandes vertus : il n'est guère encore de monastère qui ne renferme des âmes admirables, qui font honneur à la nature humaine. Trop d'écrivains se sont fait un plaisir de rechercher les désordres et les vices dont furent souillés quelquefois ces asiles de la pitié. Il est certain que la vie séculière a toujours été plus vicieuse, et que les plus grands crimes n'ont pas été commis dans les monastères; mais ils ont été plus remarqués par leur contraste avec la règle.Voltaire, Essai sur les mœurs, CXXXIX.2 La plupart des concessions faites aux monastères dans les premiers siècles de l'Église, étaient des terres vagues, que les moines cultivaient de leurs propres mains. Des forêts sauvages, des marais impraticables, de vastes landes, furent la source de ces richesses que nous avons tant reprochées au clergé.Chateaubriand, le Génie du christianisme, IV, VI, VII.3 J'ai appris que la malheureuse (…) s'était sauvée dans un monastère cistercien de la plus rigide observance et qu'on l'avait admise, malgré tout, à prendre le voile.Léon Bloy, la Femme pauvre, II, V.♦ Par ext. (Dans une religion autre que le christianisme). || Monastère de lamas, de bonzes. ⇒ Bonzerie, lamaserie. || Monastère indien. ⇒ Ashram.❖DÉR. (Du même rad.) Monastique.
Encyclopédie Universelle. 2012.